L'illusion

Ses pieds trempaient doucement dans l’eau claire. Quant à ses pensées, elles suivaient le cours sinueux de la rivière : il promenait son regard vide de poissons en poissons, d’algues en algues, de cailloux en cailloux et ainsi de suite sans s’arrêter une seule seconde. De temps en temps, un faible gazouillement montait de sa gorge et flottait quelques instants dans l’air frais. - Aujourd’hui, il y a une nouvelle pierre, tu vois celle qui a des reflets roses ? Mais ce jour-là, il n’y eut pas de réflexion tranquille et solitaire : seulement une longue plainte de chien blessé. De longs serpents noirs brillaient à la surface de l’eau, s’enroulant le long des algues, tels des monstres de brume maléfique. Et lui, il les pointait du doigt, affolé, étouffant d’angoisse. Son front était blême, et en quelques secondes, son visage s’était métamorphosé : figé en un rictus repoussant. Quelqu’un lança un bâton : les serpents éclatèrent, dessinant un ballet formé de mille petites gouttelettes d’encre noire. Et seuls quelques tourbillons vinrent encore troubler la surface. Pourtant, son angoisse ne s’était toujours pas calmée, ses yeux étaient encore plus exorbités, et il fixait à présent le « monstre » avec hargne farouche. Au moment où il allait sauter à l’eau, une infirmière lui prit doucement le bras et le raccompagna dans sa chambre. Et là, lentement, il sombra dans un sommeil sans rêve, que seuls les médicaments ont le pouvoir de générer.

Comments

[Tan]

nan mais heu je parlais pas pour toi mais pour les autres gens d'abord : "Mais mon but n'était absolument pas de pointer du doigt quelqu'un et de mettre sa maladie en avant. Peut-être que certaines personnes qui liront ce texte verrons les choses de cette manière."

Devine ce que demain je vais m'offrir. Devine devine. Kaiaaaa j'ai trop hate d'être en début d'aprèm :D :D oalalala ! Tralala ploum ploum (nan mais 6h de physique peu rendre dingue nimporte qui, déjà que je suis prédisposée :D. Mais là c'est le dernier contrôle *bon ya le bac mais c pas grâve* et pi demain demain demain... Je vais avoir...*

[NourGwenn]

Et voilà, on se casse le popotin a analysé un superbe texte pour que l'auteur vienne nous dire qu'on avait faux sur toute la ligne. ^^
Méssannnnnnnnnnnnteuh ! XD
Pis d'manières, j'm'en fiche, chacun son interprétation. ^^
Je préciserai juste que le terme handicapé mental n'avait aucune connotation péjorative dans ma bouche (ou dans mes mots, enfin... bon, tu m'as comprise :D), que je ne voulais pas donner l'impression de 'pointer du doigt'... au contraire même : c'était ce qui m'avait touché le plus, se mettre dans la peau de quelqu'un qui voit le monde différemment...
Enfin bon, je m'arrête maintenant, autrement c'est reparti pour une dissert ^^ Bisous !

[Tan]

Note pour moi-même après la relecture de mon commentaire :

Bouh j'ai fais des fautes ! Pas bien !

Et puis "il n'est pas parfait et ca m'énerveuh" : en même temps est-ce que j'ai déjà écrit un texte parfait :D

(Nan je refuse demander ce qu'est la perfection :D *Private Joke*)

[Tan]

Merci pour ces corrections ^^

Simplement je voudrai juste préciser que le terme handicapé mental - je sais que tu sais :p - n'est pas tout à fait approprié. Enfin oui et non.

Nan mais simplement pour moi ce n'est pas quelqu'un avec une defaillance quelconque comme pour les handicapés moteurs. Mais quelqu'un qui voit le monde différement. Et en même temps il est classé dans la catégorie "handicapé mentaux" par les autres. Mais enfin bref, je ne sais pas si c'est très clair. Mais mon but n'était absolument pas de pointer du doigt quelqu'un et de mettre sa maladie en avant. Peut-être que certaines personnes qui liront ce texte verrons les choses de cette manière. Mais je voulais juste mettre en valeur, la capacité des êtres humains à transformer la réalité et là je parle des personnes handicapées ou non. Enfin bon je ne vais pas partir dans une discussion sur le sujet biiicause (accent français prononcé :D) qu'est-ce que la réalité mouhaha ?

Donc voilà ce texte est sortit tout droit de ma tête sans grande reflexion si ce n'est un désir de parler de l'imagination et pi il n'est pas parfait et ca m'énerveuh.

[NourGwenn]

Un texte résolument émouvant. J'avais déjà eu le symptôme du coup de coeur fulgurant à la première lecture, et je l'ai toujours. Attention, taux normalisé d'objectivité en baisse dans ce commentaire.

Le thème, en particulier, celui des handicapés mentaux, me touche profondément - parce que dans ce texte, le malade (dans le sens de 'patient', je ne devrais même pas avoir à le préciser tant l'idée de le dévaloriser me fait horreur) m'apparaît vraiment comme un petit enfant, que l'on a envie de protéger, touchant par ce regard candide qu'il pose sur ce qui l'entoure (je pense surtout à la "pierre aux reflets roses" <=)). En cela, l'idée de ne donner aucune description physique le concernant se doit d'être saluée : enfant, adulte, ou vieillard sont des mots qui glissent sur lui sans l'accrocher, parce qu'il se trouve hors du temps, dans un autre monde, une illusion, mais *son* illusion à lui.

Et en même temps, il faut attendre la fin du texte pour comprendre qu'il s'gait d'une illusion : plus encore, celle-ci est décrite comme ayant véritablement lieu (j'entends par là que tu as écris par exemple "s'enroulant le long des algues" et non pas "semblant s'enrouler" (bon, d'accord, c'est sans doute aussi pour nous faire la surprise à la fin, mais quand mêmeuh ^^)). Du coup, on voit la scène comme si on se trouvait dans l'esprit du patient, dans son monde...

Une autre chose que j'aime beaucoup, c'est la palette d'émotions ressenties : tranquilité et sérénité au début, presque joie enfantine et pleine d'innocence ; peur, angoisse, affolement et panique, lorsque les serpents arrivent ; ces mêmes sentiments qui continuent à sourdre, même après ; et puis, le sommeil, dont le caractère paisible est souligné par l'adverbe 'lentement' - on voit presque ses yeux se fermer tout doucement, sa tête tomber sur l'oreiller dans un bruit mat.... Waouuuuuh, chuis à fond d'dans, moi !! ^^''''

Bon, enfin, quelques petites erreurs tout de même à signaler ^^ (bah oui, quand même ! ;))
Tu vas sans doute me dire que je suis ch(bip!) parce que tu m'avais demandé, avant de le publier, s'il y avait des erreurs d'orthographe, de grammaire...et je t'avais répondu que non, et là j'en vois quelques unes... ^x^''''
Bé comme qui l'dit, vaut-y mieux tardi qué jâmais, heing ! XD (dixit le super argument contre les foudres de Tanou la farouche...)
Nan, pis y en a pas beaucoup de toutes manières ^^ : "Quant à" à la première ligne, "il n'y eut" au second paragraphe, "réflexions tranquilles et solitaires" ou "réflexion tranquille et solitaire", mais pas un mix des deux en tout cas ^^ et enfin "il les pointait". Valààà !

Pour conclure, je dirai que le thème et la façon dont il est abordé, avec cette proximité avec le malade, on est dans ses yeux, on voit le monde comme il le voit... sont les éléments majeurs qui font de ce texte une beauté. Le style littéraire y contribue aussi énormément, simple sans être vide, riche sans être étouffant... calme ou affolant, en symbiose, là encore, avec ce personnage dont on ne sait quasiment rien et auquel on s'attache en un rien de temps. Oui, voilà, la force de ce texte (selon moi, hein ! après, toutes les interprétations sont possibles ^^) c'est l'impression de symbiose du style, des mots, des verbes, du lecteur...avec le personnage central.